Les biais cognitifs peuvent être dévastateurs pour les investisseurs néophytes, car ils sont souvent sous-estimés voire mal compris. Il est donc impératif d’en tenir compte, mais cela n’a pas toujours été le cas.
Pour bien comprendre les biais cognitifs, fais l’exercice suivant :
Si je te demande d’imaginer comment Superman ou un robot prend une décision, tu vas sûrement me répondre quelque chose du genre : « en étant complètement impartial, rationnel, et en cherchant à maximiser le résultat de cette décision ».
Maintenant, si je te disais que, selon les théories classiques de la finance, on considère qu’un investisseur agit de la même manière. Bizarre, non ? Les différentes bulles spéculatives, erreurs de jugement, excès d’avidité et bien d’autres phénomènes tendent à prouver le contraire.
Pourtant, cette hypothèse a longtemps été utilisée, par souci de simplicité.
À partir de cette constatation, il devient évident que ces théories (même si elles sont fondamentales pour la finance moderne) doivent être révisées pour tenir compte de l’irrationalité humaine et du fait que les investisseurs sont influencés par des biais.
C’est précisément l’objectif de la finance comportementale : reconnaître que, même si les investisseurs cherchent à maximiser leurs profits, leurs décisions ne sont pas toujours en accord avec cette volonté.
Avec la finance comportementale, on cherche donc à mieux comprendre le fonctionnement de l’esprit humain et à améliorer la prise de décision, en identifiant les différents biais susceptibles d’influencer les investisseurs.
Pour t’aider dans ta carrière de trader, je vais t’en présenter trois, tous aussi dangereux les uns que les autres :
Biais cognitif 1 : celui de confirmation
Le biais de confirmation est assez simple à comprendre. Il s’agit de conserver son opinion en ne cherchant que les informations qui vont aller dans son sens et en évitant soigneusement celles qui pourraient la contredire.
Paul décide d’investir dans une société nommée XUP. Il décide de bien s’informer, et il déduit qu’elle va couler, il va donc “shorter l’action”. Pour se conforter dans son opinion, il cherche régulièrement sur un moteur de recherche le nom de la société suivi du mot-clé « scandale ». Quand, un jour, Paul découvre un article vantant les mérites de l’entreprise sur le point de lancer un nouveau brevet révolutionnaire, il décide de ne pas tenir compte de cette information.*
Paul fait ici face au biais de confirmation : il ne cherche que les informations qui peuvent conforter son opinion, et décide de discréditer toutes celles qui semblent aller à son encontre.
*shorter : vendre à découvert (c’est à dire sans posséder l’action au préalable).
Biais cognitif 2 :
le FOMO
Le FOMO, ou « fear of missing out » (littéralement « la peur de passer à côté de quelque chose ») est, à l’instar des autres exemples de cette partie, assez commun dans la vie de tous les jours.
Il n’est pas rare que l’on ait choisi de faire quelque chose (d’aller à une soirée par exemple) alors qu’on était fatigué, pas vraiment parce qu’on en avait envie, mais plutôt par crainte de rater des choses importantes. On ne veut pas être la seule personne à passer à côté de quelque chose, et se sentir socialement « rejeté ».
Le FOMO est aujourd’hui renforcé par les réseaux sociaux, et par le fait que l’information circule beaucoup plus facilement de nos jours. Alors qu’au xxe siècle, on aurait pu trouver des excuses aux personnes n’ayant pas été au courant d’une tendance à temps, comment expliquer qu’en 2025, à l’heure où j’écris ces lignes, on puisse passer à côté du nouvel investissement à la mode ? C’est pour cette raison que le FOMO, appliqué à la finance de marché et aggravé par les réseaux sociaux, peut être très dangereux. Si, en 2032, le Bitcoin atteint un prix de 900 000 $, il te sera difficile de te justifier auprès de tes amis en leur expliquant que tu ignorais l’existence du Bitcoin en 2025. Et c’est parce que tu es conscient aujourd’hui de cette possibilité future que le FOMO fait effet.
Le FOMO réduit ta volonté de prendre le temps d’effectuer des recherches poussées pour arriver à une conclusion sensée, car il te fait ressentir que le temps presse : il faut investir maintenant, sinon on risque de passer à côté de gains énormes.
Biais cognitif 3 : l’excès de confiance & le self-control
L’excès de confiance est un biais émotionnel commun et très répandu, mais qui peut avoir des effets dévastateurs quand on le retrouve dans le monde des marchés financiers. Ici, l’investisseur négligera les arguments et les décisions rationnelles qu’il devrait prendre, ce qui peut le conduire à prendre des risques démesurés. Cela a aussi pour effet une prise de position excessive, pour une performance qui risque d’être moins optimale. La perte de self-control agit dans le même sens, avec des prises de décisions qui vont à l’encontre des objectifs à long terme de l’investisseur.
Imaginons une situation où le marché actions connaît une correction significative, et que Paul décide, pris de panique, de vendre tout son portefeuille, en oubliant que son objectif est de conserver ses avoirs afin de générer du rendement à long terme grâce aux dividendes. Ici, Paul perd son self-control, et prend une décision qui ne résulte pas d’une analyse poussée, mais qui répond plutôt à une émotion passagère.
Dans un autre registre, si Paul voit qu’une action est très en vogue en ce moment, et qu’il décide de vendre le reste de son portefeuille pour investir uniquement dans cette action, alors, il est sûrement affecté par le biais émotionnel de l’excès de confiance. Même si ce choix peut amener à un résultat positif (si l’action surperforme par rapport à son portefeuille), cette stratégie s’avère très risquée, et elle ne respecte pas les règles fondamentales de l’investissement selon lesquelles il est préférable de diversifier son portefeuille.
Ces exemples sont extrêmes, mais le danger avec la perte de self-control et avec l’excès de confiance est que ces biais émotionnels sont très souvent présents de manière discrète, alors qu’à terme ils peuvent avoir de graves effets.
Conclusion
Comme tu peux t’en douter, il existe d’autres biais que les trois mentionnés plus haut. C’est pourquoi j’ai dédié une partie de ma formation (la dernière) à la finance comportementale, et j’ai également écrit un livre complet à ce sujet (inclus en version ebook si tu achetes le pack avancé de ma formation).
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